Hello, Je m’appelle Antoine.
Sur un coup de tête assez inattendu j’ai décidé de partir m’expatrier dans la capitale la plus scandinave qu’il soit : Helsinki.
J’avais envie de partir dans un pays Nordique ou d’Europe de l’Est. Ces pays (notamment la Finlande, la Suède et la Norvège) étaient dans le haut de mon classement mais il était vraiment très peu probable que je parte dans ces villes. A l’appel de mon nom, surprise : il restait une place au S2 à Helsinki.
Alors pourquoi ces pays froids, alors que j’aurais pu partir boire des mojitos à Sao Paulo ou flâner sur une plage à Bali ?
Les pays chauds, je connais déjà : j’ai fait pas mal de voyages autour du monde. Les pays froids, je connais les stations de ski alpines. Donc autant dire que je ne connaissais pas le froid, le vrai. C’était une de mes motivations.
Ensuite, parce que, comme tout le monde le sait, l’éducation dans les pays scandinave est l’une des plus avancée au monde en terme de développement personnel.
Enfin, parce que je voulais découvrir un pays, qui finalement, on ne connaît pas si bien, nous, en Europe de l’Ouest (savais-tu que la Finlande faisait partie de l’URSS jusqu’en 1917, année de son indépendance ? moi non plus).
Clairement, partir en Finlande n’est pas très compliqué : pas de formalités administratives pénibles, pas de vaccins contre des maladies bizarres. Il fait tellement froid que les bactéries ont encore plus la flemme de se développer que toi à te lever un lundi matin à 8h pour aller en compta.
La seule chose dont tu dois t’assurer est d’avoir une carte européenne d’assurance maladie. C’est une demande à faire à ta sécurité sociale étudiante, et ça dépanne vraiment (anecdote réelle : une amie autrichienne s’est ouvert le pied en Laponie, elle n’avait pas de carte d’assurance européenne, elle a du avancer elle-même 800€ de frais médicaux, donc pas idéal comme situation).
Concernant les affaires à emporter, pas de grande surprise : des vêtements CHAUDS. Comme dit un proverbe Finlandais : « il n’y a pas de mauvaise météo, il n’y a que de mauvais vêtements ».
Clairement, il est important d’investir dans un anorak grand froid : la doudoune que tu mets pour survivre à Paris ne te servira pas. Il ne faut pas avoir peur d’enfiler les couches : l’hiver, la température moyenne en journée est de -15°C (je te raconte pas quand on rentre de boite à 4 heures du matin).
Pareil pour les chaussures, les Timberland vont rapidement devenir tes meilleures amies. Et surtout, n’aies pas peur du ridicule : les Finlandais n’ont aucun sens de la mode et ne savent porter que des après-skis (oui, en pleine ville).
En fait, on en fait tout un plat du froid, mais c’est largement surmontable avec la tenue adaptée : chaussures chaudes, t-shirt, gros pull et manteau. Ajoute des gants et un bonnet pour couronner le tout, et l’hiver ne sera pas aussi glacial qu’il n’y parait.
Cependant, et à ma grande surprise, l’été peut arriver très vite, et être rapidement chaud : en mai, il faisait 28°C en journée. Helsinki étant au bord de l’eau, il y a donc la plage et la mer à deux pas de la maison. Pensez donc à prendre des maillots de bains et des vêtements estivaux (non, non, ce n’est pas une blague).
Trouver un logement à Helsinki n’est pas très compliqué : il existe un service municipal très performant pour loger les étudiants, HOAS.
Il suffit de te rendre sur le site internet, et de faire une demande de logement. Les résidences sont vraiment correctes, pour la grande majorité d’entre elles, sont toutes rénovées (d’intérieur, l’extérieur laisse parfois à désirer, mais a un certain charme). Toutes les résidences sont entièrement équipées (cuisine, salles de bains et salles d’eaux). Il y a des laveries communes, et des saunas (oui, les Finlandais ne font pas les choses à moitié).
La résidence la plus proche du campus, Pasila, est une résidence entièrement réservée aux étudiants Erasmus. Autant dire que les vendredis soirs, c’est toute la semaine : appartathons par étage, salles communes pour les before généraux, salle de billard pour les soirées chill.
Lors des premiers jours, l’université (et l’équivalent local du Club Inter – ESN) organise des pick-up days à l’aéroport : un étudiant Finlandais vient te chercher et t’amène à ton appartement. Il te présente le quartier, les endroits pour faire des courses, les conseils, etc. C’est vraiment utile (et surtout c’est gratuit).
HAAGA-HELIA University of Applied Sciences n’est pas une école immense. C’est une université à taille humaine, avec différents campus dans Helsinki et autour. Le campus principal se situe à Pasila (à 3 min en train de la gare centrale d’Helsinki).
Il existe d’autres campus plus loin, mais ils sont essentiellement orientés vers l’ingénierie (donc pas très intéressant pour nous autres, étudiants en école de commerce).
Comme j’expliquais, tout le monde me vantait les mérites des universités scandinaves, comme étant les plus innovantes au monde.
Si innovation signifie « cours en ligne avec QCM réalisables plusieurs fois et rapports de maximum deux pages pour 5 crédits ECTS », alors effectivement, la Finlande est très, très innovante.
Tu l’auras compris, les cours en Finlande ne sont pas d’une grande violence. Le nombre de crédit moyen par cours est de 5 ECTS. À l’IÉSEG, le maximum que tu as (et que tu auras) est 4,75 ECTS pour Business Cycles en 1A. Donc, si tu as bien suivi tes cours de maths, pour valider les 30 crédits nécessaires, il suffit de prendre… 6 cours ! Sachant que la majorité est en ligne avec des QCM faisables plusieurs fois et un « Final Report of maximum two pages », tu peux te retrouver, comme moi, à aller à l’université deux fois par semaine : le lundi et le mercredi.
Le service international est assez efficace pour répondre à la moindre interrogation des étudiants en échange, et l’ESN (le Club Inter) aide pas mal à se connaître en début de semestre, en proposant des pubcrawls, et des soirées exchanges inter-universitaires.
Quand tu es fauché en fin de mois, la cantine peut être une bonne solution. Clairement, c’est pas Joël Robuchon, mais pour le prix payé et la quantité avalée (2,64€/plateau pour une assiette que tu remplie à ta volonté), ça fait plaisir.
Pour être honnête, la vie en Finlande est assez chère. Étant donné qu’il fait froid 9 mois dans l’année, les Finlandais ne produisent pas (ou très peu) de denrées alimentaires et doivent donc importer viande et légumes. Donc les prix, forcément sont élevés. Autant dire que la bourse Erasmus, fournie gratuitement et sans contrepartie par l’Europe, fait plaisir (80% reçu en début d’échange, et 20% à la fin – en Finlande elle s’élève à environ 600€ pour un an en étant Français).
La meilleure des solutions pour un étudiant, est de se rendre chez Lidl. Il en existe partout à Helsinki (et en Finlande en général), et les produits sont corrects pour le prix payé. Il existe également des K-Market et des S-Market, qui sont un peu nos équivalents d’un Carrefour City ou d’un Monoprix (et donc les prix augmentent également, mais il est possible de trouver des produits de grandes marques, contrairement au Lidl).
Concernant l’alcool et les cigarettes là non plus : pas de surprise. Les cigarettes sont environ au même prix qu’en France (7€ pour un paquet de Marlboro 23/10/2018). L’alcool, quant à lui, est contrôlé par l’État. Il n’est vendu qu’en magasins spécialisés, avec des horaires spéciaux (ils sont fermés les week-ends, donc prenez vos précautions pour ne pas se retrouver un vendredi soir sans alcool pour fêter le week-end – il n’y pas de supérettes vendant de l’alcool comme en France). Comptez 20€ pour 33 cl de vodka européenne (il existe de la vodka locale vendue en bouteilles plastiques, peu recommandable – pour des raisons, il me semble, évidentes). De plus, l’âge légal pour acheter de l’alcool fort (au dessus de 7%) est de 20 ans (et ils sont très à cheval sur les règles).
Les bières et les long-drinks (boisson nationale, sorte de soda alcoolisé – très bon) sont, eux vendus en supermarché.
Sauf que ça serait trop triste d’aller en Finlande pour manger des aliments sans goûts et de l’alcool ultra cher. Heureusement : Helsinki est une ville portuaire. Et qui dit ville portuaire, dit bateaux pas chers pour aller dans les villes environnantes. Et ça, les compagnies navales l’ont bien compris : tous les jours, des dizaines de bateaux partent du port d’Helsinki, direction Tallinn, capitale de l’Estonie. Vous pouvez vous en sortir pour 10€/pers A/R.
Sur le bateau, des duty-free détaxés, dans lesquels l’alcool et les cigarettes sont à des prix imbattables : 40€ pour une cartouche de Marlboro, et 15€ pour 1L d’alcool fort (vodka, gin, etc.). Le voyage est rapidement rentable.
Tallinn est une ville médiévale vraiment mignonne à visiter, qui changera radicalement du style d’Helsinki. En revanche, c’est une ville toute petite, au bout de la deuxième fois vous aurez rapidement fait le tour.
Vivre au quotidien en Finlande l’hiver n’est pas simple. Le soleil se lève à 9h du matin et se couche à 16h. Ça peut paraître assez déprimant, mais rassurez vous, ça ne dure pas : en avril, le soleil se couche à 23h et se lève à 4h du matin. Pour le cerveau c’est assez perturbant, et c’est surtout fatiguant, étant donné que ton rythme classique de sommeil est cassé à cause de la lumière.Du coup, les activités s’organisent assez souvent autour du soleil, et les locaux essayent d’en profiter dès que possible. Les gens se retrouvent très souvent en fin d’après-midi dans les Espresso House (Starbucks locaux) pour se réchauffer.
Helsinki n’est pas une grande capitale avec beaucoup de choses à faire, comme ça pourrait être le cas de Paris. Je vous conseille donc d’économiser les activités que vous avez prévu de faire.
L’avantage que j’avais était d’habiter en résidence étudiante Erasmus : il y avait toujours quelqu’un dans mon appart ou celui du dessus, donc s’occuper n’était pas un problème particulier, il y a toujours quelque chose à faire (autre que de regarder des séries).
Ce qui m’a le plus plu à Helsinki, mais qu’on aussi peut retrouver dans n’importe quel autre échange académique, c’est le côté Erasmus et international : rencontrer des gens du monde entier n’a jamais été aussi facile que de commencer une conversation par « Hello, I’m French 😏 ».
Vivre en permanence avec des gens de culture différentes (même si les cultures européennes se ressemblent un peu) est vraiment une expérience ultra enrichissante. Tu as une vision différente des choses, tu t’intéresses à de nouvelles choses parce que tes roommates n’ont pas les mêmes centres d’intérêts que toi, et tout le monde est réuni autour d’un seul et même objectif : profiter au plus possible de cette expérience unique.
J’ai eu l’occasion de faire plusieurs voyages lors de mon semestre en Finlande :
- Tallinn, de manière assez régulière (mensuellement pour être honnête accompagné d’une valise vide)
- St Petersbourg, voyage co-organisé par ESN, où il est possible de partir trois jours en Russie sans visa (et ça fait plaisir de pas avoir de démarches administratives chiantes pour aller dire bonjour à Tonton Depardieu). La vie locale est vraiment peu chère à côté d’Helsinki (un très bon resto revient à 30€ avec entrée, plat, dessert, et vin).
- La Laponie : clairement le plus beau voyage fait dans toute ma vie. Chien de traineau, ski au milieu des forêts d’arbres courbés par le poids de la neige, me baigner dans l’océan arctique, passer le cercle polaire nord, et voir des aurores boréales (même en rêve ça ressemble pas à ce que tu vois et ressent réellement).
- Des week-ends dans la région des lacs. Louer une voiture en Finlande n’est pas compliqué, et ils ont des remises pour les étudiants. Ensuite, il suffit de trouver un chalet traditionnel (c’est-à-dire au bord d’un lac, avec un sauna, et au milieu de la forêt) pour passer un week-end cosy, qui parait loin de la routine.
Durant mon séjour j’ai vécu beaucoup d’expériences très diverses et celle qui suit m’a agréablement surprise. Les Finlandais sont super introvertis. Lorsque tu les bouscules ils préfèrent ne rien dire plutôt que de devoir parler à quelqu’un qu’ils ne connaissent pas. En revanche, après 18h, lorsque le soleil est couché et que les deux premières pintes sont bues, les Finlandais sont amis avec tout le monde. Pour eux, l’alcool est une vraie instance de socialisation (ce n’est pas qu’un cliché, c’est une réalité). Tout le monde te parle, surtout quand tu dis que tu viens en Finlande en échange, ils sont super contents que tu t’intéresses à leur pays. Ne sois pas étonné de voir des couples de 60 ans complètement saoul dans le métro un dimanche matin à 9h, c’est normal pour les Finlandais.
Après quelques mois là-bas voici mes conseil d’expat … :
- N’aies pas peur du froid, il est facilement surmontable. Comme expliqué, il suffit d’avoir les vêtements adaptés.
- Si tu as la possibilité de mettre de l’argent de côté avant de partir en Finlande, fais le : ça te permettra de faire des voyages qui sont assez chers, et de pouvoir profiter de la vie Finlandaise. Les prix ne sont pas exorbitants, mais c’est plus cher qu’à Paris.
… Et mes bonnes adresses :
- Pour faire des courses : Lidl Pasila (ton meilleur ami – en plus les caissières parlent anglais et sont trop cools)
- Pour manger en ville : Vapiano (oui, le même qu’à la Défense, ça bouge pas), des sushis à volonté (il y en a partout à Helsinki), Lost in Helsinki, ou Woolshed).
- Pour prendre un café : n’importe quel Espresso House (il y en a littéralement partout). Les Joe & the Juice sont pas mal non plus. Mais l’endroit auquel il est impensable de pas aller en étant à Helsinki est le Regatta Coffee. Café le plus petit mais typique de la capitale, tous les Finlandais s’y rendent, et ce, peu importe l’heure de la journée ou la météo. L’endroit est très insta-friendly.
- Pour aller prendre un verre : le quartier de Kallio, nouveau quartier hipster de la ville, qui propose des bières pas mauvaise à des prix raisonnables (pas autant que la Trav, certes, mais correctes pour Helsinki). Sinon, Molly Malone’s (Irish Pub classique). Pour un verre un peu plus branché où amener ta target, je te conseille Holiday (à côté de l’église gothique en briques rouges), pour son côté bobo avec des cocktails maisons sympa, et la terrasse d’été (et aménagée avec des plaids et des colonnes chauffantes l’hiver). Si tu veux une vue sur toute la ville, l’Ateljee saura te convenir. Prix un peu élevé (10€ le verre de Chardonnay français), mais la vue vaut le détour (surtout les toilettes, à ne pas manquer).
- Pour sortir : le Capitol, la boite gratuite les samedis sur liste (MP pour l’astuce), comparable aux Planches ou au Smile, mais en moins beauf. Les jeunes d’Helsinki s’y rendent assez souvent. Pour sortir en semaine, il faut regarder la programmation, car la plupart des boites ne sont ouvertes que le vendredi et le samedi. Mais essayez tout de même d’aller dancer à l’Apollo (un ancien théâtre), au Maxine’s (une boite installée sur le toit d’un centre commercial avec une belle vue sur la mer et la ville), au Skohan (boite assez select, plutôt branchée). Si vous aimez la techno, Helsinki est entrain de s’ouvrir progressivement à ce genre en vogue. Le Kaiku saura vous convenir : installé dans une ancienne usine, la boite est reliée à un club hip-hop pour ceux qui n’aiment pas la techno. La terrasse/fumoir vaut le détour. Si les boites sont fermées, certains bars sont ouverts toute la nuit et se transforment en boites improvisées.
Antoine PUJO, Campus Parisien
antoine.pujo@ieseg.fr