Bonjour, je m’appelle Benoît Decaux et je suis en deuxième année de Master, spécialité finance d’entreprise. Je suis du campus de Lille et j’ai fait partie de IÉSEG Finance ainsi que de La Tribune IÉSEG. Je suis également dans un programme double-diplôme avec la LIUC Università Cattaneo. Ici, je me concentre plus sur la gestion des affaires internationales (beaucoup de cours d’économie). J’étudie à Castellanza, à la LIUC Università Carlo Cattaneo.
Après être parti aux États-Unis à l’University of South Carolina, je voulais de nouveau partir, mais cette fois-ci en Europe, pour découvrir le programme Erasmus. J’ai également basé mon choix sur la possibilité de faire un double-diplôme, et de faire mon master 1 complet à l’IÉSEG avant de repartir (histoire de valider la spé finance au passage).
De l’IÉSEG, nous sommes presque 15 en échange ici. Entre les masters qui sont là pour leur double-diplôme et les Bachelors qui restent un an complet ou un semestre, ça fait pas mal de monde. Pour ce qui est des français, il y a des élèves du BBA Edhec, de la Burgundy School of Business et de Toulouse Business School. Il y a beaucoup d’autres étrangers, venant de partout dans le monde, une situation comparable à celle de l’IÉSEG.
Je suis parti en échange universitaire pour le premier semestre de l’année académique 2016-2017, sachant que ma présence en Italie au deuxième semestre était possible mais facultative (semestre de mémoire et possibilité de prendre quelques cours).
- Comment est l’université ?
L’université se situe dans une petite ville, Castellanza. Celle-ci se trouve dans la grande banlieue de Milan, à une demi-heure de train. Cependant, malgré la proximité avec Milan, cela reste la campagne. Le campus est formé en deux parties, séparées par une route. La partie haute, constituée de monuments plutôt modernes, regroupe les bâtiments administratifs, la bibliothèque, et les locaux des élèves doctorants. La partie basse (à laquelle on peut accéder soit par la route, soit via un tunnel piéton) regroupe les locaux de cours et la résidence universitaire dans laquelle je réside. Les locaux de la partie basse sont basés sur un concept hipster avant l’heure. En effet, l’université a aménagé ses locaux dans une ancienne usine de textile.
Certaines parties ne sont pas encore utilisées, mais il y a du potentiel. Tout comme pour l’université en elle-même, qui malgré son jeune âge (25 ans), est classée 5ème meilleure école privée d’Italie. De par sa jeunesse et sa proximité géographique avec la Bocconi, la LIUC peine à se faire connaître et joue donc la carte de l’internationalisation. L’université regroupe également des formations en ingénieurie et en droit.
- Quelles sont les démarches administratives ?
Les démarches administratives varient selon le statut de l’étudiant. Pour les simples échanges, les démarches sont plus longues (learning agreement et toute la paperasse habituelle de l’IÉSEG). Pour les double-diplômes, c’est relativement simple : faire signer deux trois papiers à des profs de langues et remplir des formulaires. Il faut également prendre une option internationale sur son assurance, la carte européenne d’assurance maladie ne suffisant pas pour les longs séjours. Ceci mis à part, en tant que citoyen européen, le seul truc à faire est de prendre son billet d’avion et d’attendre.
- Comment se sont déroulés les premiers jours ?
Le tout premier jour fut une réelle aventure. J’avais pris un avion partant de Beauvais et arrivant à l’aéroport de Milano-Bergamo. Il faut comprendre par-là Bergame, et non pas Milan. J’avais donc préparé tout mon périple pour arriver à Castellanza : un bus pour aller à la gare de Milano Centrale, un train pour aller à Castellanza, et ensuite un italien m’emmenait en voiture à la LIUC. Tout s’est passé comme prévu, mais j’ai découvert les joies des gares italiennes. Rien n’est indiqué correctement, et les numéros de trains ainsi que l’heure de départ n’apparaissent pas sur le billet. Ce fut donc une sacrée galère pour trouver la voie de départ, surtout que 4 autres trains partaient à la même heure de Milano Centrale. Je partirai donc de l’aéroport de Malpensa pour mon retour (un train partant de Castellanza fait son terminus à l’aéroport de Malpensa). Une fois sur place je découvris ma chambre de résidence, qui ressemblait plus à une chambre d’hôtel avec deux lits parallèles qu’à un appartement. J’ai eu la chance de tomber sur un autre IÉSEG et la coloc se déroule donc très bien.
- Que fais-tu au quotidien ?
Tous les jours, je vais en cours assidûment, ayant pris 40 crédits pour obtenir mon diplôme italien en Juin (le mémoire ne valide que 20 crédits). Enfin, assidûment, c’est relatif. Il faut savoir que le système italien est différent du nôtre sur bien des points. Outre l’échelle de notation (sur 30), les examens finaux sous forme d’oraux, il existe également une beauté appelée « quart d’heure académique ». Une jolie façon de dire que les profs sont en retard de 15 minutes de manière quasi-systématique (sauf en cours de statistiques étrangement). Après les cours, le rythme est basé sur les activités quotidiennes, les sorties, et surtout les voyages réguliers.
- Raconte-nous un de tes voyages ?
Aussi, je voulais profiter un maximum de mon séjour en Italie pour découvrir la Lombardie et les grandes villes Italiennes. J’étais déjà allé à Rome deux fois auparavant, mais n’avait presque rien vu du reste de l’Italie. J’ai donc visité Turin, Venise, Florence, Vérone, Bergame, le lac Majeur et le lac de Côme, et bien sûr Milan ! Voyager en train est très abordable ici, et grâce aux airbnbs, des économies considérables ont été faites. Venise reste le lieu qui m’a le plus marqué. Etant arrivé à marée haute, j’ai pu voir une ville couverte d’eau, qui laissait présager la prochaine disparition de ce joyau surexploité.
- Comment est le Club Inter local ?
Le club inter local c’est l’ESN (Erasmus Student Network), un réseau présent partout en Europe. Très accueillants et très sympathiques, ses membres font tout pour vous faire sentir ici comme chez vous. Ils organisent surtout des soirées et des évènements sportifs, mais le résultat recherché est bien celui observé : une bonne cohésion entre les internationaux. Ce n’est pas ce que j’avais expérimenté lors de mon premier échange, et si parfois je me sens un peu « à part », séparé des étudiants italiens, j’ai cependant rencontré des mexicains, des allemands, et des belges qui compensent bien cette perte !
- Qu’est ce qui te plait le plus dans ton échange ?
Dans cet échange, ce qui me plait le plus est cette possibilité de voyager à moindre coût, et de pouvoir parler français pour se faire comprendre face à un interlocuteur qui ne maîtrise pas forcément l’anglais !
- Qu’est-il possible de faire ton pays et nulle part ailleurs ?
Ici, les cigarettes peuvent s’acheter à des distributeurs automatiques dans la rue, les pizzas à plus de 9 euros sont souvent de l’arnaque, et il est possible de manger trois fois des pâtes dans la journée sans que celles-ci n’aient le même goût. Il y a aussi des choses qu’on ne peut pas faire ici, comme attendre patiemment pour pouvoir traverser la rue (il faut foncer à chaque fois, et faire confiance aux freins de la voiture qui déboule à toute vitesse), ou boire du vin avec sa pizza (ça couvre le goût de la pizza et est un sacrilège ici !).
- Tes bonnes adresses ?
Une bonne adresse à Castellanza ? Le Q Bar! Les bières y sont bonnes, et la carte est assez longue pour tous les goûts ! Sinon, une adresse mais surtout un événement annuel bien connu des locaux : la Food Truck Parade à Legnano (juste à côté de Castellanza). Ce festival de la nourriture se déroule dans la cour d’un château médiéval, et offre la possibilité de goûter à toutes sortes de spécialités.
- Quels sont tes conseils pour un étudiant souhaitant partir en échange là bas ?
Si vous partez là-bas, n’hésitez pas à me contacter. Tutte le strade conducono a Roma !